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Writer's pictureNaïde Pavelly Obiang

À Ma Sœur Africaine Qui Est Restée Au Pays

Updated: Jul 18, 2019



Ma très chère sœur,


Les anges de notre fière terre m’ont enfin livré ta lettre, deux ans après. Je te remercie pour ton encouragement et pour tes souhaits bienveillants. Eh Oui ! Tu l’as si bien dit. J’ai laissé notre terre croyant trouver le paradis à l’autre bout du monde. Le mot est vrai : un REVE. Cela n’était qu’un rêve. Hélas, nous avons encore tout une génération qui vit dans ce rêve – celui de croire que la terre promise existe et elle s’y trouve ici à l’Occident.

Le cauchemar de l’Occident est réel et n’attends point la nuit pour se déboutonner. La silhouette de l’enfer nous poursuit chaque jour ; seul l’ombre du Puissant l’empêche de nous avaler. Néanmoins, je ne peux nier l’existence ici d’un esprit herculéen qui souffle continuellement un vent de courage et de détermination. Cet esprit t’exhorte à croire que tout rêve est réalisable. Toutefois, la vérité est qu’un rêve peut se réaliser là où il naît ; là où on l’emporte OU là où on décide de le voir devenir une réalité.

Ma chère sœur, je suis consciente que l’Occident ne nous acceptera jamais. Son intention a toujours été de nous garder sous une emprise hypnotique afin de continuer son agenda esclavagiste. Mais là n’est pas le débat. Sans le savoir, nous avons été préparées pour ce combat avec l’Occident. Je suis convaincue que les guerrières de notre histoire comme la reine Nzinga Mbandi ou les amazoniennes du Dahomey sans oublier nos propres ancêtres continuent à nous accompagner depuis là-haut.


Oui ! Je n’en peux plus car tu es loin de moi. Je n’en peux plus car notre terre est loin de moi. Cependant comme tu l’as mentionné, l’opportunité m’a été donnée. Je ne peux donc laisser aucune adversité me freiner. Toute souffrance n’est pas toujours mauvaise. Parfois, l’adversité n’est qu’une preuve que tu es sur le droit chemin. Sache que seul le plus doué peut passer à travers le trou d’une aiguille.

Dans le silence de la solitude, moi, ta sœur, j’ai choisi d’endurer les échecs, les rejections, les humiliations, les déceptions quotidiennes, et même les calomnies de notre propre communauté diasporique afin qu’un jour tu ne puisses pas venir ici comme un rêveur mais comme un explorateur.

Je te célèbre aussi car sans toi, je n’aurai pas le courage de continuer. Je te demande de garder la tête haute et de ne pas avoir honte de notre terre. Elle est « notre terre promise ». Je te prie de la conserver jalousement et d’élever la nouvelle génération dans l’amour de notre culture et de notre histoire. Mon succès serait de te voir élevée dans les pavillons de cette société.

Ta sœur africaine dans la Diaspora.



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